Elimination du PSG face à Dortmund - Mbappé, clap de rien : "Le premier qui devait marquer, c'était moi"

Kylian Mbappé ne gagnera jamais la Ligue des champions avec le PSG. Son septennat pourra être tordu dans tous les sens, regardé par tous les bouts de la lorgnette, disséqué sous toutes ses formes, il restera toujours ces points de suspension, ce constat qui écrasera le reste. Ce mardi, Mbappé a laissé passer sa dernière occasion un soir où la route semblait pourtant dégagée. Mais Dortmund valait plus que ce qu'il a laissé croire toute la saison en Bundesliga et le PSG valait moins que ce qu'il pensait. "On va se qualifier pour la finale", jurait le buteur du PSG. Raté.

C'est qu'en ne marquant pas le moindre but en 180 minutes, l'affaire est beaucoup plus compliquée. Parce qu'il est l'un des meilleurs joueurs du monde et l'indiscutable star du PSG, Kylian Mbappé est le premier responsable du fiasco. Il lui a manqué ses courses et ses appels qui font le sel de son jeu. Il s'est perdu dans le trafic sans jamais influer sur le cours d'une demi-finale qui a semblé lui échapper dès les premiers instants, à Dortmund. Son jeu, trop facile à lire, fut dépouillé de variété et si son efficacité a souvent masqué ses limites sur le terrain en 2024, c'est le vide qui a caractérisé ses 180 minutes.

Constant dans ses analyses, il n'a pas fui ses responsabilités face à la presse. "J'ai essayé d'aider l'équipe du mieux que je pouvais mais ce n'était pas suffisant, a-t-il reconnu dans un soupir. Quand on parle d'efficacité, je suis le premier visé. Je suis le gars qui doit marquer des buts, qui doit être décisif. Quand ça se passe, je suis ici et je prends toute la lumière. Quand ça ne marche pas, je prends aussi ma part d'ombre. Je n'ai pas de problème avec ça. Le premier qui devait marquer, c'était moi."

Oui, c'était lui surtout dans un PSG dépouillé de grands buteurs habitués à mettre la Ligue des champions à leurs pieds. Ceux-ci ont quitté le navire l'été dernier. Ils ont été remplaçés par des gamins encore tendres (Barcola, Kolo Muani), un buteur dont on ne connaît pas encore le vrai niveau (Ramos) et un funambule capable de dribbler dix joueurs et de rater le cadre (Dembélé). Evidemment, flanqué de cette escouade incertaine pour gravir ces hauteurs, Mbappé avait une responsabilité énorme. Il n'en a pas été digne. Depuis le quart de finale aller face à Barcelone, il n'a maîtrisé son sujet que 30 minutes face à un Barça réduit à 10. Pour le reste, il a autant tenté que raté. Et touché les poteaux aussi, deux fois.

"Je n'aime pas parler de malchance, a-t-il insisté avec la franchise qui l'a toujours caractérisé. Quand tu es bon, ça ne tape pas le poteau, ça va dedans. Aujourd'hui, on n'a pas été bons dans ce secteur-là. Notamment nous, les offensifs. On n'a pas répondu aux attentes. Quand tu ne marques pas, c'est trop difficile d'espérer." Comment expliquer son énorme passage à vide ? Comment le triple buteur de la dernière finale de Coupe du monde peut-il autant se tromper, lui qui a si souvent brillé dans les contextes les plus brûlants ?

Sa relation dégradée avec Luis Enrique depuis qu'il a annoncé son départ à sa direction a-t-elle fini par l'user ? C'est une piste de réflexion. A force de vouloir être le mâle alpha du vestiaire parisien, le coach espagnol a peut-être fini par diminuer le pouvoir de nuisance de son meilleur joueur. Cette demi-finale a pourtant rappelé avec force que ce PSG ne pouvait pas s'en sortir sans Mbappé. Luis Enrique s'en était sans doute rendu compte depuis un bon moment alors que son joueur achève l'une de ses saisons les plus prolifiques (43 buts en 45 matches).

Les mains sur les genoux, au coup de sifflet final, Mbappé a soudainement compris que le petit gamin de Bondy qu'il était ne soulèverait jamais la première Ligue des champions de l'histoire du PSG. C'est la fin de son rêve, d'une histoire parfaite que tout Paris attendait. La fin d’une quête à jamais inachevée.